Comme il l'avoue lui même à la fin de son livre, André Calvès "...était
dans le cirage, et c'était une maigre consolation de songer qu'[il]
n'était pas le seul."
Le
stalinisme triomphant, l'épuration
bâclée et la restauration de l'Etat bourgeois, l'échec relatif des grèves de 1947, les errements et hésitations du mouvement trotskiste ( Brigades internationales en Yougoslavie)
son éclatement groupusculaire à terme, et "cerise sur le gâteau", un sérieux
sentiment d'échec sentimental: tous ces éléments vont conduire André
Calvès à s'engager, sur un coup de tête, dans la guerre coloniale
d'Indochine. Contradiction que le militant révolutionnaire traînera des années comme une sérieuse mauvaise conscience.
Dans
un premier temps convaincu,
compte tenu de son "pédigrée", qu'on va le refuser, il réalise trop
tard, avec
une certaine amertume, que l'armée française n'est pas trop regardante!
Il
va reprendre contact avec le PCI pour tenter de jouer un rôle dans la
guerre révolutionnaire vietnamienne. Ce sont les écrits de cette
période et cette expérience que le lecteur peut trouver ici.
Il existe
deux versions du journal: une "officielle" qu'André Calvès avait
dactylographiée et une
manuscrite, ressaisie par l'auteur du site. On y trouve en plus
quelques
anecdotes moins politiques qui illustrent cependant l'état d'esprit de
l'armée
française
.